@ Psycheleau : Visiblement, votre expérience est bien plus probante que la mienne et j’aimerais l’entendre (ça doit être kiffant de voir les autres s’énerver quand bien même ils savent avoir tort, ce qui arrive déjà un peu dans mon histoire mais qui doit être encore plus fort dans votre histoire).
En fait, comme j’ai beaucoup résumé le dialogue (la discussion a duré plus d’une demi-heure, peut-être plus d’une heure), je n’ai pas pris la peine d’écrire ce argument que j’ai bien évidemment sorti : si je construis une famille, ce sera sans voiture.
En fait, pourquoi les gens s’énervent-ils comme ça face à nous ? Eh bien, je pense qu’ils savent ainsi qu’ils ont tort. Mais ils sont du côté de la majorité (enfin, majorité française et donc « majorité sociologique », au sens où la France a véritablement une société au point qu’on lance des débats sur l’identité nationale… alors que le monde entier n’est pas une société véritablement, puisque l’on refuse de considérer l’Africain comme un frère qui aurait les mêmes droits que nous, que ce soit fiscalement ou dans les salaires, dans la liberté de mouvement, ou même dans le droit à se nourrir !) et la majorité a toujours raison, même quand elle a tort, peuvent-ils se dire. Ainsi, le marginal, lui, a tort, même s’il a une raison qui fonctionne un peu plus. Et c’est bien être marginal que de refuser la voiture alors qu’on en a les moyens économiques. C’est avoir un comportement qui ne suit pas la norme, c’est rejeter la société telle qu’elle est. Et ça, ça fait peur, puisque ces majoritaires font partie de cette société (tout comme moi, car moi aussi fais partie de cette société) mais aussi vivent de cette société qu’ils n’imaginent pas autrement. Les marginaux espèrent vivre d’une autre société. Pour cela, il y a forcément remise en cause de la société actuelle (à savoir cette société qui est cautionnée par la majorité, même s’ils se font entuber par les actionnaires qui ne sont pas forcément majoritaires). Alors, les marginaux peuvent être tournés en ridicule puisqu’ils sont un peu des doux rêveurs : la majorité aura toujours raison, idiote ou pas.
Et il est sûr que reconnaître faire partie des marginaux, c’est essentiel justement pour déstabiliser le majoritaire qui pourrait croire nous bousculer en nous traitant de marginal. Et il faut rétorquer que nous sommes marginaux au niveau de la société-nation ou même au niveau de la société-Europe… Mais que nous sommes au contraire majoritaires (les sans-voiture) au niveau d’une société-monde (encore inexistante mais qui serait le plus haut degré de comparaison à prendre en compte dans l’absolu). Bref, je ne sais pas si l’avenir me réservera une aussi belle argumentation par les faits que la vôtre, Psycheleau, mais espérons-le.